lundi 4 avril 2011

La Mère-grand (Laura C)


Il était une fois, dans un village près des bois, une vieille Mère-grand, qui ne se sentant pas très bien décida d’écrire à sa petite fille une lettre disant à peu près ceci :

« Mon cher Petit Chaperon,

Je t’écris cette lettre pour te dire de ne pas t’inquiéter si tu ne me vois pas très souvent ces derniers temps, c’est que je ne me sens pas très bien, la vieillesse me rattrape ma chère petite.

Si ta mère pouvait me faire porter une galette, je pense qu’elle pourrait me redonner des forces. Si tu pouvais avoir la gentillesse de me l’amener, ce qui me donnera l’occasion de te voir et de te serrer dans mes vieux bras.

Toutefois prends garde au loup dans les bois, c’est un animal rusé qui se fera un plaisir de te croquer. Même si les chasseurs le tiennent éloigné des chemins, ils ne seront pas toujours là pour te protéger.

Pour venir à la maison, prends le chemin le plus court, celui qui reste en lisière des bois, et ne t’en éloignes pas. Quand tu arriveras, tires le loquet pour entrer et la porte s’ouvrira.

En attendant ta visite, je t’embrasse très fort et espère te voir très vite.

Ta chère mère-grand »

À peine eut-elle fini ces mots qu’un bruit résonna à la porte. Toc-toc-toc.

- Qui est là ?

- C’est moi, le Petit Chaperon rouge, je t’apporte de la galette et du vin, ouvre-moi !

La bonne femme, surprise et heureuse de cette visite inattendue répondit :

- Tu n’as qu’à tirer le loquet, je suis trop faible et ne peux me lever.

Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant un loup énorme pénétrer dans sa maisonnée et bondir sur elle. Elle n’eut pas un seul instant pour réagir qu’elle était déjà dans le ventre de la bête. Par chance, le loup n’ayant pas mangé depuis plus de trois jours, l’avala d’un coup sans y mettre les crocs. Elle eut beau se débattre rien n’y changea, le loup ne la recracha pas et continua son action.

Soudain un nouveau bruit résonna à la porte. Même si les sons lui parvenaient mal, la Mère Grand distinguait ce qui se déroulait chez elle.

- Bonjour, grand-mère ! Comme tu as de grandes oreilles, grand-mère ! 


- C’est pour mieux t’entendre.

À ces mots la Mère-grand voulut prévenir la petite mais,

- Comme tu as de gros yeux, grand-mère !

- C’est pour mieux te voir.

Elle tenta de nouveau se débattant dans le ventre de la bête.

- Comme tu as de grandes mains !

- C’est pour mieux te prendre.

Alors elle tenta un cri, mais il fut coupé par les paroles de la petite :

- Oh ! Grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !

- C’est pour mieux te manger

Par chance, Le Petit Chaperon Rouge fut avalé comme sa Mère-grand, sans un coup de dent.

Grand mère et fille réunies dans le ventre de l’animal se demandèrent comment se sortir de cette mauvaise affaire. Soudain un ronflement se fit entendre. Le bruit était tel que les deux malheureuses se mirent à espérer que quelqu’un viendrait à leur aide. Leur attente fut de courte durée.

Un filet de lumière apparu et devenant de plus en plus grand il laissa apparaître le chasseur qui tenait une paire de ciseaux.

-Ah ! Comme j’ai eu peur ! Comme il faisait noir dans le ventre du loup ! s’écria le Petit Chaperon Rouge en sortant du ventre de l’animal.

La Mère Grand aussitôt soulagée de savoir sa bonne enfant en sécurité tenta de sortir des entailles de la bête, mais c’est à grand peine qu’elle y parvint, à tel point qu’elle peinait à respirer une fois sur ses pieds.

Une fois remise de ses émotions, elle chercha du regard le capuchon rouge, qu’elle aperçu revenant du jardin les bras chargés d’une grosse pierre. Ils la déposèrent dans le ventre du loup et sortirent se mettre à l’abri du regard de la bête.

Les trois compères regardèrent le réveil de l’animal qui tomba mort tant le poids dans son ventre était lourd. Le chasseur pris la peau du loup pendant que la Mère Grand se régala de la galette et du vin que lui avait apportés le Petit Chaperon Rouge.

Après quelques remontrances, la Mère Grand embrassa sa fille et la regarda partir, puis se remit au lit afin de se remettre de ces événements.

AU LOUP !!! (Morgane C)

J’ai décidé de vous raconter la VÉRITABLE histoire du Petit Chaperon rouge. Leurrés, bernés, abrutis, idiots, influençables…voici les mots que j’emploie pour toutes personnes croyant à cette histoire de loup dévoreur.

La VÉRITABLE histoire a commencé il y a très longtemps….Nous étions un 31 octobre…

Je vivais dans une tanière, avec toute ma famille. Cadet d’une grande tribu, personne ne voulait jouer avec moi, j’étais souvent seul et triste. J’avais terminé mes devoirs et demandais l’autorisation à ma maman de sortir.

- Mamoup, puis-je sortir dehors ? Demandais-je avec empressement.

- Oui mon petit loupiot, mais n’oublie pas de marcher à pas de loup, si un humain te voyait…

- Ne t’inquiète pas mamoup, je serai très prudent…

Je gambadais à travers la forêt, toujours seul malheureusement… La forêt était magnifiquement décorée en ce jour, elle était parée de ses couleurs automnales : de l’orange au rouge écarlate des feuilles, se déposant délicatement sur le marron étincellant de la terre...ces couleurs resplendissantes transpiraient d’une douce atmosphère…Du moins, c’est ce que je pensais…

Tout à coup, j’aperçus une grosse forme orangée au loin.

Myope de génération en génération, je m’approchais de cette étrange silhouette à pas de loup, (comme me l’avait conseillé ma mamoup), pour mieux ce dont il s’agissait.

Une grosse citrouille adossée à un arbre pleurait à chaudes larmes. Ses larmes étaient tellement chaudes, qu’on aurait pu fabriquer un jacuzzi en pleine forêt ! Je n’avais jamais vu de cucurbitacée pleurer, normalement il n’y a que les humains qui ont ce genre de réaction. Plus j’approchais de cette citrouille, et plus je ressentais un danger…

- Ahhh ! Criais-je. Quand on parle du loup on en voit la queue ! Me dis-je tout bas.

Trop tard ! Cette petite fille en forme de citrouille m’aperçut (oui je sais cela peut vous sembler bizarre mais il y a une explication à tout ceci).

Ma curiosité me poussa dans la gueule du loup, j’étais pris au piège….jusqu’au moment où je l’entendis murmurer, en sanglotant :

- Bouhhhh ! Je suis perdue !

La peur me nouait le ventre, mais je pris mon courage à deux pattes, et au lieu de m’enfuir, je lui répondis :

- Ne pleurez pas citrouille, je vais vous aider à retrouver votre chemin. Où vouliez-vous aller ?

- Je voulais, bouhhh… Je voulais aller chez ma mère-grand pour lui réclamer des bonbons, bouhhh…

- Et où habite-t-elle, petite citrouille ? lui demandais-je.

- A l’autre bout de la forêt. Mais ma maman m’avait interdit de quitter le sentier…

Et arrête de m’appeler Citrouille ! Je suis une petite fille ! Me dit-elle, en esquissant un sourire démoniaque.

Intrigué, je lui demandais :

- Mais pourquoi portez-vous ce déguisement de citrouille alors ?

- Bas c’est Halloween, gros bêta ! Tout le monde se déguise pour réclamer des bonbons ! Et moi, j’ai une faim de loup !

- Ah bon ?

- Bas oui ! Mais toi, tu n’es pas déguisé, tu n’auras donc aucun bonbon…Sauf si, (sortant un objet bizarre de son panier) tu veux que je te prête un déguisement !

Je pris son objet étrange, le mis sur mon visage…Tout à coup, son visage de citrouille s’éclaira. La petite fille souriait tellement, qu’elle devenait, elle aussi, très étrange…

Je voulais voir mon nouveau visage, et m’approcha au-dessus d’une mare, à mes pieds…

- Ahhhhh ! Au lou !! Hurlai-je.

Effrayé, j’enlevai mon masque. J’avouai à la petite citrouille n’avoir jamais vu un masque aussi terrifiant.

- Avec ce lou, me confia-t-elle, tu vas faire un malheur !

Nous traversâmes la forêt, fiers de nos déguisements, avec l’envie de recevoir beaucoup de friandises. Nous aperçûmes, au travers des arbres aux multiples couleurs, la maison de la mère-grand.

Arrivés devant la porte, la petite fille m’avertit :

- Regarde bien comment il faut faire.

TOC, TOC, TOC frappa-t-elle.

- Qui est là ? Demanda une vieille dame.

- Je suis la citrouille d’Halloween, ouvre moi la porte, je veux des bonbons ! Répondit la fillette.

(Je trouvais qu’elle avait bien des manières pour demander des bonbons ! Pas un mot de politesse envers cette pauvre dame.)

- Tire la chevillette, la bobinette cherra ! S’écria la mère-grand.

En entrant dans la maison, la petite fille prononça une étrange phrase qui me fit frémir.

- Donne moi des bonbons sinon je te jette un sort !

La pauvre mère-grand, qui n’avait pas reconnu sa petite fille, lui expliqua qu’elle n’avait pas de bonbons, mais qu’elle pouvait, en échange, lui donner un petit pot de beurre et une galette.

Furieuse, la petite fille se mit dans une colère noire et prononça un sortilège, que je ne peux vous répéter, de peur que cela ne se reproduise.

Et là, vous aurez du mal à me croire, mais je vous jure que c’est la vérité, la grand-mère se retrouva au beau milieu…de mon ventre !

Mon lou se mit alors à converser avec le Petit Chaperon rouge, je ne comprenais rien de ce qu’ils disaient et j’étais impuissant :

- Oh, joli lou ! Comme tu as de grands yeux ! Dit la fillette en gloussant.

- C’est pour mieux te voir, mon enfant ! Dit le lou.

- Oh, joli lou ! Comme tu as de grandes oreilles !

- C’est pour mieux t’entendre, mon enfant !

- Oh, joli lou ! Comme tu as de grandes dents !

- C’est pour mieux manger ceux qui ne respectent pas Halloween, mon enfant !

Mon ventre n’arrêtait pas de me faire mal, la vieille dame se débattait avec force, à l’intérieur de mon estomac ! Paniqué, j’appelais à l’aide. J’entendis des chasseurs s’approcher de nous. Et là, une deuxième chose bizarre m’arriva…

Cette méchante fille se remit à prononcer son étrange sortilège, et vous ne devinerez jamais…elle se retrouva elle aussi, coincée dans mon ventre. Au même moment, un chasseur entra dans la maison, se jeta sur moi et m’ouvrit le ventre. Le Petit Chaperon rouge m’accusa alors, en pleurnichant, de les avoir dévorées…

Moi et mon espèce fûmes bannis à jamais de cette forêt…Et depuis ce jour, on croit toujours que j’ai mangé cette pauvre grand-mère et sa fillette…

…VOLONTAIREMENT…